Revue De Style : Francesca Burns
Francesca Burns, la styliste installée à East London dont on retrouve le travail éclectique dans les pages d'i-D et de Vogue, se souvient encore de son premier achat mode : un mini kilt Vivienne Westwood. C'était une étape vestimentaire importante qui lui avait coûté toute sa paie de l’époque. "J’ai dépensé tout mon argent en une journée", se souvient Francesca en riant. "Je pense que je l'ai porté tous les jours pendant environ quatre ans... Maintenant, c'est essentiellement une serviette."
Aujourd'hui, alors qu'elle s'oriente vers le conseil auprès de créateurs comme la lauréate du Prix LVMH Nensi Dojoka, la faiseuse d’images continue de se tourner vers des pièces qui traverseront les années, qu'il s'agisse d'une combinaison Céline 2016 ou d'une pièce Alaïa vintage. Comme elle le dit, « lorsque j’achète quelque chose de nouveau, je me demande si je le porterai encore dans dix ans? "
Ici, Francesca Burns explique comment elle a fait irruption dans l'industrie de la mode, les entrées et les sorties de son imposante garde-robe Comme des Garçons et le thé qu’elle emporte partout avec elle.
Comment êtes-vous arrivée dans la mode?
À la base, j’étais étudiante en droit des affaires, mais ce fut un désastre. J’étais vraiment pas à ma place. Je portais toujours des vêtements bizarres et tout le monde était vraiment sérieux. Ça me rendait très triste. Un jour, mon professeur d'histoire, quon appelait David Bowie - c'était évidemment la personne la plus incroyable de cette université - m'a prise à part et m'a dit : "Qu'est-ce que tu fais ici ?" C'est lui qui m'a encouragée à changer de voie pour aller dans une école de mode. J'ai donc été transférée au London College of Fashion.
En première année, j'ai fait un stage pour Kylie Minogue. Deux semaines sont devenues deux ans, et j'ai fini par partir en tournée avec elle et voyager partout dans le monde. C'était vraiment, vraiment incroyable. À cette époque, elle était si célèbre et faisait des projets incroyables avec des designers comme Dolce & Gabbana et faisait des shootings pour tout le monde, de Pop à Vogue. C’est les shootings que j'ai vraiment adorés. C'est d'ailleurs lors d'un shooting qu'elle faisait pour la couverture de Pop avec Mert & Marcus que j'ai réalisé que c'était exactement ça que je voulais faire. Dès que je l’ai quittée, j'ai activement poursuivi mon travail de styliste.
Maintenant, je fais encore du stylisme, mais je me concentre davantage sur le conseil et les projets spéciaux. Je travaille avec Nensi Dojaka, l'actuelle lauréate du prix LVMH, qui a un talent incroyable. Ce sur quoi je travaille principalement est un projet en collaboration avec mon amie Julia Sarr-Jamois, qui sera lancé plus tard cette année. C’est vraiment excitant mais un peu trop tôt pour en parler en détail...
J'ai aussi un projet passionnant appelé Resale Therapy, que j'ai lancé avec mes amies Pixie Geldof et Claudia Sinclair il y a quelques années. Nous organisons des événements trois fois par an et c’est toujours très amusant. C'est un excellent moyen pour nous et nos amis de donner une nouvelle vie à des vêtements que nous ne portons plus.
Votre style a-t-il changé au fil des années?
Tellement… Quand j'étais plus jeune, j'étais nettement plus extravagante, et j'étais une fashion victime. Je devais avoir le dernier Prada à la seconde où il arrivait dans la boutique. J'étais constamment à l'affût et j'économisais chaque centime que je pouvais pour acheter tout ce je convoitais. Mais, je pense qu'à mesure que l'industrie a changé et que la culture des influenceurs s'est développée, les valeurs de la mode ont changé. Ces pièces pour lesquelles vous économisiez et que vous souhaitiez porter tant de fois, elles avaient soudainement l'impression d'avoir une durée de vie beaucoup plus courte. On se lasse beaucoup plus vite des choses, en particulier des it pièces de la saison.
Maintenant, j’achète de manière beaucoup plus consciente, et les pièces que je garde longtemps viennent généralement de chez Comme des Garçons ou Old Céline, et j'aime toujours Vivienne Westwood. J'ai certaines pièces d’elle depuis des années et des années. J'essaie juste d'être beaucoup plus prudente maintenant. Lorsque j’achète quelque chose de nouveau, je me demande si je le porterais dans dix ans?
Pourquoi êtes-vous attirée par le vintage et la seconde main?
Je n'ai probablement acheté qu'une seule chose neuve au cours des 18 derniers mois - tout le reste a été vintage ou d'occasion. J'aime le fait qu'avec des pièces vintage, vous pouvez toujours trouver quelque chose de vraiment unique et spécial. Je vais sur Portobello aussi souvent que possible - comme tous les vendredis - et c’est sûr que lorsque vous y allez, vous trouverez toujours quelque chose de vraiment bien. De plus, j’aime le fait de me dire que toutes ces pièces incroyables existent déjà et peuvent revenir à la vie. Ce n'est pas parce que vous ne portez plus quelque chose que cela le rend moins spécial.
Lorsque mes amis et moi avons mis au point notre événement de revente, c'était incroyable de voir des pièces qui étaient restées dans mon grenier pendant des années revenir à la vie sur les gens. J'adore travailler dans les cabines lorsque nous organisons nos événements parce que tout le monde essaye des choses et le langage corporel se transforme lorsqu'ils se regardent dans le miroir et qu'ils se sentent vraiment bien. C'est la partie la plus simple et la plus agréable de la mode à bien des égards - comment les vêtements vous font vous sentir.
Je déteste la façon dont la culture a rendu la mode si jetable - tout, du pull le plus simple à quelque chose de plus compliqué comme une robe McQueen. Il y a tellement de travail et tellement de mains qui touchent à tout que l'idée que les choses soient simplement jetées et oubliées est vraiment triste.
Quelles sont vos époques, designers ou pièces vintage préférées?
Je suis un grand fan des années 80, mais il faut que ce soit assez spécifique sinon c'est à la limite du déguisement, et j'aime aussi beaucoup tous les designers japonais des années 90. C'était une période extrêmement faste. Ces pièces résistent très bien à l'épreuve du temps et ont toujours l’air contemporaines aujourd'hui. Une de mes pièces préférées est une robe Comme Des Garçons en similicuir noir à ceinture super simple, que j'ai probablement portée plus que tout ce que je possède ! C'est un classique, si facile et toujours beau.
J'ai beaucoup d'Alaïa vintage. Peu importe quand il l'a faite, c'est tellement intemporel. J'ai cette incroyable robe de motard en jean, que j'adore et que je porte beaucoup, mais ma chose préférée au monde vient de se casser. C'est une combinaison verte Céline de 2016. Elle est en soie, et je la portais tout le temps mais plus maintenant car je viens de la déchirer. J'espère que je lui trouverai une remplaçante.
Quels sont vos basiques de garde-robe?
Mes basiques sont extrêment simples. J'adore les t-shirts Re/Done, ils sont super bien coupés, et un débardeur bio Totême qui peut se mettre en dessous de tout.
Avez-vous des règles de style ou des mantras?
Portez ce qui vous fait du bien. C'est une bonne règle à respecter.
Avez-vous un incontournable des produits de beauté?
Shane Cooper, qui est un facialiste britannique, vient de lancer une ligne de produits l'année dernière. Il fait ce masque d'oxygénation qui change la vie. Vous avez littéralement l'air de renaître lorsque vous le mettez.
Quels sont vos essentiels pour la Fashion Week?
Je dois toujours voyager avec mon propre thé. Je suis très pointilleuse sur le thé que j'aime boire. C'est le thé vert Mariage Frères. Je voyage aussi toujours avec du palo santo à brûler dans une chambre d'hôtel pour diffuser une bonne énergie, et un bon stock de collations saines car on n'a jamais le temps de manger.
mots confiés à Zoe Ruffner
La Sélection de Francesca
Taille 36 FR
État Très bon
Céline
Col Roulé Nude 2016
Taille: 36 FR
356,00 €
Louis Vuitton
Chemisier orné rayé
Taille: 38 FR
Louis Vuitton
Combinaison S / S 2016 Tie Dye
Taille: 34 FR
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