Aller au contenu

Toutes les commandes continuent d'être expédiées vers les États-Unis avec les droits de livraison payés (DDP).

Toutes les commandes continuent d'être expédiées vers les États-Unis avec les droits de livraison payés (DDP).

Revue De Style : Nina Runsdorf

Nina Runsdorf

Crédits photo : Nina's Private Instagram

J’ai toujours pensé que les vêtements étaient la toile pour les accessoires », déclare la créatrice de haute joaillerie et collectionneuse Nina Runsdorf. Bien que ses boîtes débordent de bijoux qu’elle a elle-même créés — elle a sculpté ses premières pièces dans la cuisine de la ferme familiale dans l’État de New York à l’âge de 12 ans — elle continue néanmoins à rechercher des trésors extraordinaires venus d’autres époques, qu’il s’agisse d’une montre-bracelet en cuir signée Tiffany & Co. ou d’un bracelet-serpent bleu Klein orné d’une émeraude. « J’adore les pièces que personne n’a vraiment vues auparavant », confie-t-elle.

Ci-dessous, Runsdorf revient sur plus de quarante ans de carrière, depuis l’achat de meubles anciens pour Ralph Lauren dans les années 80 jusqu’à son immersion dans le Diamond District de Manhattan, et explique pourquoi le vintage demeure pour elle la plus grande source d’émotion.

 

Avez-vous toujours été attirée par la mode ? 

Je suis née à New York, mais, à l’âge de huit ans, mes parents ont décidé de tout quitter pour s’installer dans notre maison de campagne, sur une ferme dans le nord de l’État. Il n’y avait pas grand-chose à faire là-bas. On comptait les voitures qui passaient, c’est dire. Ma mère était extrêmement créative — elle avait une marque de vêtements et une entreprise de sacs à main quand j’étais petite — et mes parents s’entouraient constamment de peintres, sculpteurs, designers, musiciens, architectes… Elle savait que j’aimais la mode, même avec mon jeune âge. J’allais avec elle au supermarché à Greenville et je lui demandais : ‘Maman, on peut acheter ce magazine ?’ Peu importait lequel, même Glamour. À la maison, elle me disait : ‘Nina, va jouer dehors.’ Et moi, je répondais non. Je préférais assembler des tenues sur mon lit et jouer avec ses bijoux et ses chaussures...

Quand on était enfants, on avait droit à une demi-heure de télé par jour, et c’était toujours I Love Lucy. Quand j’avais 11 ans, elle a installé un établi de bijouterie dans la cuisine. Une fois mes devoirs terminés, je m’asseyais là pour créer des bijoux. Elle m’emmenait à New York pour suivre des cours avec une amie à elle, qui m’a appris la technique de la cire perdue, comment sculpter, souder, polir. J’avais tout l’équipement dans notre cuisine.

 

Quand avez-vous commencé à envisager la joaillerie comme carrière ?

À l’université, j’ai commencé à fabriquer des bijoux fantaisie en fil de fer pour gagner un peu d’argent. Une fois diplômée, j’ai dit à ma sœur Ann, qui travaillait pour une chaîne de télévision espagnole : ‘Et si on lançait une ligne de bijoux ?’ On l’a appelée Niana.

À l’époque, Henri Bendel avait une sorte de programme pour les jeunes créateurs, mais ma mère m’a dit : "Tant pis pour ça. Va directement chez Bergdorf et montre-leur." Je suis donc allée au comptoir, et la vendeuse m’a dit : "Oh mon dieu, attendez, je vais chercher l’acheteuse." On a fini par décrocher notre première collection là-bas. Et on était dans le catalogue. J’ai encore les échantillons.

 

Avant de créer votre marque en 2005, vous avez travaillé pour plusieurs marques de mode. Parlez-moi de cette période.

Un jour, ma mère m’a appelée à 11h du matin et m’a dit : ‘Je n’arrive pas à croire que tu dors encore… Il est temps de trouver un travail.’ Alors Niana s’est arrêtée. Peu après, j’essayais une veste d’homme chez Ralph Lauren, sur la 72e Rue, quand un homme - Richard Schinto, un vendeur exécutif - m’a abordé et m’a proposé un job. Il m’a embauché, et j’ai commencé dans le département homme “Roughwear”.

Vers 23 ou 24 ans, Ralph a eu l’idée de créer le Country Store et m’a demandé de le remplir de meubles anciens. J’ai loué un U-Haul et embarqué ma mère. Comme elle avait rempli notre ferme d’antiquités, on connaissait tous les antiquaires du coin et où trouver les bonnes pièces. On a passé six mois à acheter tout ce dont il avait besoin.

 

Comment êtes-vous revenue aux accessoires ?

Je n’aimais pas trop Roughwear, alors ils m’ont transférée dans le département bijoux vintage, dirigé par Dina Cohen. Elle a commencé à m’enseigner l’art de collectionner des bijoux anciens, mais je savais déjà grâce à ma mère que tout reposait sur la chasse et l’histoire. [Quand j’étais enfant], on allait ensemble à toutes les ventes aux enchères locales et aux brocantes chaque week-end, à la recherche de belles choses, que ce soit des bijoux, des meubles ou des vases.

Plus tard, j’ai commencé à créer des bracelets que Dina envoyait à des collaboratrices de Mickey Drexler, PDG de Gap [qui possédait Banana Republic]. J’ai reçu une offre pour devenir directrice des accessoires chez Banana Republic. J’ai dit oui, sans vraiment savoir ce que je faisais, en suivant mon instinct. Après deux ans et demi là-bas, je suis devenue directrice de la mode pour Wathne, une marque inspirée par la vie de trois sœurs islandaises. C’était un mélange entre Ralph Lauren, Hermès, la pêche, la chasse et les montgolfières. Pendant dix ans, j’ai voyagé à travers le monde pour développer la marque.

Mais après avoir eu mes enfants, je ne pouvais plus travailler autant et j’avais besoin d’un emploi plus flexible. Mon beau-père, qui travaillait dans l’industrie du diamant, m’a dit : ‘Viens travailler avec moi sur la 47e Rue et apprends le métier.’ C’est comme ça que ma marque est née, en 2005.

Qu’est-ce qui vous attire dans la joaillerie ?

J’adore les accessoires, tout simplement. Et j’ai grandi avec une mère passionnée de bijoux. J’ai toujours pensé que les vêtements servaient de toile de fond aux accessoires. La joaillerie peut être tellement unique — et tellement personnelle. La personnalité de quelqu’un se reflète souvent dans ce qu’il porte, et les bijoux y jouent un rôle énorme.

Vous inspirez-vous des bijoux anciens?

Même si mes collections sont modernes, elles ont toujours un côté patrimonial, comme si elles venaient d’un magasin vintage ou avaient été transmises de génération en génération. Il y a toujours quelque chose dans mes créations qui donne l’impression qu’elles viennent d’un autre temps.

 

Collectionnez-vous des bijoux vintage pour vous-même ?

J’ai beaucoup de bijoux anciens. J’aime les pièces uniques, exceptionnelles. J’ai un bracelet-serpent Nardi incroyable en bleu Yves Klein avec une énorme émeraude sur la tête. Je collectionne aussi les montres. J’ai une Cartier Riviera vintage — elle ne ressemble à aucune autre Riviera — et une montre manchette en cuir noir signée Tiffany & Co., que j’ai trouvé à une brocante à Paris il y a 25 ans. Je n’en ai jamais vu une autre.

 

Quel conseil donneriez-vous à quelqu’un qui débute dans la joaillerie vintage ?

Le plus important, c’est que vous aimiez la pièce. Si elle vous fait du bien, que vous vous sentez fabuleuse en la portant et que vous pouvez vous le permettre, alors il faut l’acheter. C’est comme pour l’art : ce n’est pas une question de valeur future. Il faut l’aimer, vouloir vivre avec, et ne pas se soucier de son prix de revente. Collectionner, c’est aimer — pas vendre.

En général, je dirais que si une pièce vous trotte dans la tête pendant plusieurs jours, retournez la chercher. Mais lors d’une enchère, il faut réagir au feeling, sinon quelqu’un d’autre la prendra. Aujourd’hui, on peut faire des recherches pour s’assurer de ne pas payer trop cher ni se faire avoir.

 

Êtes-vous aussi attirée par les vêtements vintage ?

Le vintage influence énormément tout ce que je fais. Même pour les vêtements, je cherche toujours du vintage. J’aime la chasse, l’histoire derrière les pièces, mais aussi leur qualité supérieure, leurs coupes et leurs matières souvent plus intéressantes.

La semaine dernière, je suis allée à un salon vintage avec ma fille Alexa. Je cherche le manteau léopard parfait, un grand classique pour moi, mais en général, je ne pars pas à la recherche de quelque chose de précis. C’est la chasse, le coup de cœur qui me guide. Cette fois, je n’ai rien acheté, mais à Marrakech il y a quelques mois, j’ai trouvé une veste YSL en daim noir vintage — très différente, vraiment remarquable. Je choisis des pièces que je n’ai jamais vues ailleurs.

Quels sont les trésors vintage de votre garde-robe ?

Un manteau gris façon couverture de Phoebe Philo [automne 2018] avec des inscriptions - je le garderai toute ma vie. Je porte d’ailleurs en ce moment une chemise vintage Céline - d’avant Phoebe - qui doit bien avoir 30 ans.

Je ne revends jamais mes pièces vintage ; je les garde ou je les transmets à mes deux filles. Je collectionne depuis mes vingt ans - tout ce que je pouvais me permettre à l’époque. Heureusement, aujourd’hui je vois de nouvelles pièces sublimes chez Chloé, par exemple, et je retourne dans mon placard pour retrouver quelque chose de similaire d’il y a des années. J’adore le fait que la mode soit cyclique. Si c’est vraiment bon, ça revient toujours.

Qu’avez-vous transmis à vos filles ?

Je viens de quitter la maison où j’ai vécu pendant 30 ans. Je ne pouvais pas tout emporter, donc elles ont pris pas mal de choses. Je n’ai pas une politique de placard ouvert, mais elles peuvent emprunter ce que j’ai actuellement ! Hier, Alexa est arrivée et m’a dit : ‘Maman, tu reconnais ce chemisier ?’ Bien sûr ! C’était un haut Gucci à moi, datant d’il y a 25 ans, qu’elle avait associé à ses vêtements récents. Ou alors Kate m’envoie une photo d’elle portant mon vieux Missoni. Je sais que ça peut sembler fou, mais c’est ce que je préfère. Ça me fait tellement plaisir.

 

 

DÉCOUVREZ LA SÉLECTION DE NINA

Chez ReSee, chacune de nos pièces vintage ont une histoire. Cela en grande partie grâce à notre communauté imbattable de collectionneurs.

Vendez avec nous
Vendez avec nous

Voulez-vous vraiment supprimer ce produit de vos favoris ?