Les Seller Series: Gaia Repossi

Crédits photo : Portrait Glen Luchford

Chez Re-SEE, chaque pièce vintage a son histoire. Cela est dû, en grande partie, à notre communauté inégalée de consignataires.
Se séparer de trésors vestimentaires n’est pas toujours facile, mais l’attention exceptionnelle que nous portons à leur donner une seconde (et parfois même une troisième, quatrième ou cinquième) vie procure une satisfaction inégalée — presque aussi forte que celle de l’acheteuse qui les ajoute à sa garde-robe.
Mais ne nous croyez pas sur parole. Dans notre Seller Series, nos consignataires — qu’ils soient figures de l’industrie ou collectionneurs d’exception — ouvrent leurs archives et dévoilent les pièces dont ils se sont séparés (et celles qu’ils ne céderont peut-être jamais), ainsi que les raisons qui les ont poussés à placer leur confiance en Re-SEE.
« Je pense que plus on achète, plus on perd en clarté », confie la joaillière française Gaia Repossi.
Cette quête de pureté esthétique — façonnée par ses nombreux voyages au Japon — se retrouve dans tout ce qu’elle touche, des bijoux aux lignes épurées de la maison Repossi à son appartement parisien, où trône un Standing Writing Desk de Donald Judd, qu’elle décrit comme « extrêmement simple ».
Sans surprise, elle aborde sa garde-robe avec la même rigueur, mêlant simplicité et imprévu, tout en s’accordant la liberté d’évoluer stylistiquement. Comment fait-elle de la place pour ses nouvelles acquisitions, qu’il s’agisse d’une combinaison Anthony Vaccarello ou d’une tenue en résille signée Louisa Ballou, fraîche diplômée de Central Saint Martins ? Par un tri méticuleux deux fois par an, dont le contenu — des pièces couture vintage Saint Laurent, notamment — finit souvent chez Re-SEE. Quant à la difficulté de se séparer de tels trésors, elle l’admet sans détour : « C’est facile. Je suis très détachée. »
Pourquoi consignez-vous ?
Il est important pour moi d’avoir le moins de choses possible autour de moi, que ce soit dans mon bureau ou mon appartement. J’ai une immense bibliothèque, mais elle est très ciblée, très juste. J’ai encore beaucoup de vêtements et d’objets, mais je traverse différentes phases dans ma vie et très peu de pièces restent. C’est ainsi que cela devrait être. J’aime instaurer cette rigueur dans mon mode de vie — il est difficile de s’exprimer au milieu du désordre.
La durabilité et la circularité du dépôt-vente vous intéressent-elles ?
La durabilité est essentielle à une époque de surconsommation — elle s’applique à de nombreux aspects de ma vie. Je suis végétalienne depuis huit ans. Malheureusement, en matière de mode, je ne suis pas 100 % végane, car l’industrie n’est pas encore prête, mais j’essaie de consommer le moins possible, moins mais mieux.
Et bien que mon métier — la joaillerie — ne soit pas entièrement écologique, il reste une consommation très lente. Je travaille avec des objets qui doivent être perfectionnés. Ils n’ont ni la spontanéité du prêt-à-porter ni celle de la bijouterie fantaisie ; ils demandent une réflexion approfondie.

Repossi/Mapplethorpe limited edition collection / Portrait Antoine Doyen
Votre style est, comme vous le dites, en constante évolution. Comment conciliez-vous une approche minimaliste tout en intégrant de nouvelles pièces à votre garde-robe ?
Je fonctionne selon une certaine fréquence, une dynamique. Je suis toujours curieuse de ce qui arrive, de ce qui est en avance sur son temps. Je ne peux pas rester en arrière. Pour moi, il est essentiel de regarder ce que font les nouveaux créateurs — il y a une cohérence, car je choisis toujours des pièces qui me ressemblent — mais pour éviter la surconsommation, il faut faire des choix sur ce que l’on conserve.
À quelle fréquence consignez-vous ?
J’ai ce besoin cyclique de faire un grand tri deux fois par an. Cela peut aller d’un tri modéré à un tri très radical. Tout dépend de mon humeur, de l’évolution de la mode, de mon propre style et de mon besoin d’espace.
Pouvez-vous nous parler de certaines pièces que vous avez consignées ?
Je pense avoir consigné plus de 100 pièces, principalement du vintage rare, très parisien et très précieux. J’adorais les posséder, je les trouvais extrêmement intéressantes, mais elles ne me correspondaient pas totalement. Je ne vis pas nécessairement dans un univers uniquement fait de vintage ancien.
Il y avait de sublimes pièces de couture Saint Laurent, emblématiques d’un style qui m’a toujours attirée : le vestiaire masculin adapté au féminin. Il nous a mis des pantalons, mais d’une manière très féminine. Ces pièces ont été un peu plus difficiles à laisser partir, mais je trouve fascinant qu’elles puissent avoir une seconde vie.
Comment parvenez-vous finalement à vous séparer de ces pièces incroyables ?
Je n’ai pas d’attachement fort aux objets matériels — même si j’aime les explorer, les étudier et les porter moi-même — donc, en général, c’est facile.
C’est un peu cliché, mais je vais mentionner Marie Kondo — c’est une approche très japonaise : qu’est-ce que cet objet vous fait ressentir ? On doit savoir quand il est temps de s’en séparer.
Quand on travaille dans le design et la joaillerie, on est moins attaché aux vêtements, car on a l’habitude de manipuler des objets. Je suis plus attachée à mes œuvres d’art et à mon mobilier.
Y a-t-il des pièces dont vous ne pourrez jamais vous séparer ?
Ma propre couture — je ne pourrais jamais m’en séparer.
J’ai quelques pièces que je ne pourrais pas donner, car elles ont été faites sur mesure pour moi. Celles-là, je les garderai toute ma vie.
Les pièces de couture sont celles qui doivent rester. Tout le reste est dispensable, et c’est ainsi que cela doit être.
Chez ReSee, chacune de nos pièces vintage ont une histoire. Cela en grande partie grâce à notre communauté imbattable de collectionneurs.
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